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Paris, start-up or not start-up?

En quelques années, Paris est devenu un spot pour start-up et se fait désormais un nom parmi les places fortes de l’innovation mondiale. En Europe, Londres reste largement en tête devant Berlin et Paris et fait honneur au flegme britannique en restant imperméable au chaos du Brexit. Emmanuel Macron l’avait annoncé en 2017 et a plaidé en faveur d’investissements dans les start-up françaises. Résultat: plus de 11,6 milliards d’euros investis en 2021, par 21 grandes entreprises et notamment de nombreuses sociétés d’assurances.

De son côté, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, s’est prononcé pour une plus grande indépendance en matière de financement des jeunes entreprises, notamment celles exerçant dans le domaine des nouvelles technologies. L’objectif est d’avoir en Europe 10 entreprises technologiques pesant chacune plus d’un milliard de dollars d’ici 2030, soit dans 8 petites années. Dans le jargon économique, une start-up ayant une valeur de plus d’un milliard de dollars est appelée « licorne ». Des fonds composés d’argent privé et public, tels que le European Sovereign Tech Fund (ESTF) ou le fonds du Conseil Européen de l’Innovation (EIC Fund), ont ainsi été récemment créés pour faciliter l’accès des jeunes start-up et desdites licornes aux investisseurs européens et leur permettre de se développer, de s’agrandir et de perpétuer, sans être rapidement englouties, rachetées et dépendantes d’investisseurs chinois ou américains dès qu’elles ont atteint une certaine taille ou un certain poids. En effet, qui dit investissement étranger, dit choix du siège social, des lois et du lieu d’introduction en bourse. C’est ainsi que l’Europe perd finalement ses entreprises à haut potentiel technologique, les plus grandes entreprises technologiques mondiales rachetant aisément leurs potentiels concurrents qui pourraient vite leur faire de l’ombre.

Toutefois, il faut noter que le cas inverse existe aussi. Certaines start-up européennes se voient être obligées de se tourner vers les États-Unis pour accélérer leur croissance et viser un marché plus grand. C’est ainsi que Spotify avait choisi New York pour réaliser son introduction en bourse en 2018 ou le site Booking.com, fondé aux Pays-Bas, avait ainsi été revendu à une entreprise américaine. Ces décisions affaiblissent sensiblement le leadership européen.

Nous observons maints efforts venant de la politique pour soutenir l’économie en prenant les enjeux de demain à bras-le-corps. La Commission Européenne par exemple chapeaute le fonds EIC (voir plus haut) créé il y a 2 ans, et a notamment sélectionné la start-up XSUN qui conçoit des drones autonomes et dont le siège social est à Guérande en Loire-Atlantique. L’année dernière, deux sites ont ouvert, l’un en Allemagne, l’autre en Australie, soulignant le caractère international et l’intérêt porté aux nouvelles technologies applicables à une large palette d’activités comme le mapping, la protection de l’environnement, la sécurité ou bien les études scientifiques. CorWave, basé à Clichy, a également surfé sur cette vague d’investissement, bénéficiant d’une levée de fonds de 35 millions d’euros en 2021 et est en passe de devenir l’un des leaders technologiques de rang mondial grâce à leur pompe à membrane ondulante relayant le cœur d’un patient souffrant d’insuffisance cardiaque.

Le gouvernement français quant à lui investit pour maintenir croissance et notoriété des start-up numériques françaises. Cela passe notamment par la labellisation de 9 pôles dits « French Tech » (Lille, Bordeaux, Nancy, Saclay, Rocquencourt, Grenoble, Lyon, Rennes-St Malo et Sophia Antipolis près d’Antibes) qui vise à encadrer les différentes communautés technologiques dans les principaux centres d’innovation du monde. Réussir la transition vers le numérique augmenterait le PIB français d’un demi-point de pourcentage chaque année. La France dispose déjà d’un écosystème de start-up dynamique. Saviez-vous que 5 des 12 objets connectés les plus vendus via l’Apple Store aux États-Unis sont français? Ou bien les entreprises françaises du web réalisent en moyenne 39% de leur chiffre d’affaires à l’international, contre 3% pour les autres PME, ou que 87% des contrats de travail proposés par les start-up du numérique en France sont en CDI ?

Depuis sa création fin 2013, le label « French Tech » – représentant un coq rouge en origami – a non seulement pour but de regrouper des entrepreneurs, il a également pour but de faire la promotion et le marketing des start-up, afin qu’investisseurs, ingénieurs, designers, développeurs, étudiants, associations, blogs spécialisés, médias et acteurs publics contribuent à leur croissance et à leur rayonnement. En effet, jusque-là, l’écosystème numérique français était quasiment invisible sur la scène internationale. Soucieux de faire du développement et de la promotion des technologies et usages numériques un atout économique et une source de progrès social, La French Tech englobe toutes les start-up qui partagent une ambition mondiale, qu’elles soient encore au stade embryonnaire ou déjà en croissance de plusieurs centaines de salariés et tournées vers l’international. Depuis 2013, d’autres villes se sont ajoutées aux 9 pôles cités plus haut; quasiment chaque région a sa ville et signe de sa « griffe locale » également en origami rouge: la cigogne pour l’Alsace, le bouquetin pour les Alpes, l’éléphant pour Nantes, le drakkar Viking pour les Normands, le lion pour Lyon, la fusée pour Toulouse…

Quant au secteur de la santé, les domaines de la « HealthTech », la « BioTech », la « MedTech » et l’ « e-santé » connaissent un essor exponentiel, notamment accéléré par la pandémie de Covid, qui les propulse littéralement en avant, faisant des bonds technologiques importants et prometteurs dans un avenir tout proche.

En parallèle, nombre de ces start-up émettent le vœu que l’Europe adopte des mesures pour soutenir la transition vers une économie plus verte, sans greenwashing, et prenne la tête de l’innovation numérique dans les domaines de la santé notamment, de l’éducation et des technologies plus expérimentales. C’est ainsi que le European Sovereign Green Fund a été lancé en octobre dernier, afin de concentrer les investissements sur les technologies vertes nécessitant un fort besoin en capitaux.

En somme, il y a du mouvement et les marchés évoluent à vitesse grand V dans le domaine technologique, aussi bien au niveau national qu’international. Et dans ce tourbillon fertile, l’équipe de your story in paris reste à vos côtés et vous épaule dans l’histoire que vous êtes en train d’écrire, la vôtre, à Paris.

About Béa Martin-Gehrig

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